EN QUETE DE SOI - Episode #18

Le masculin guerrier

 

Depuis mon retour new-yorkais, pendant l’un de mes stages autour de la conscience, je fais une rencontre déterminante avec une Amélya Tawil, thérapeute et coach. Nous nous prenons d’amitié. Elle fait partie des personnes qui ont su m’accompagner ces dernières années. Elle sera la première à m’encourager sur la voie créative, me donnant l’impulsion d’avancer sans peur de la médiocrité, mais juste pour le plaisir de faire. Elle organise également les séminaires d’un homme devenu depuis un ami, le professeur Amrani Joutey, ancien directeur de recherche d’un grand laboratoire. Tous les trois, nous pouvons parler des heures. Mais c’est surtout le professeur qui nous partage sa connaissance et sa spiritualité. Il me fascine et j’aime rire avec lui. Ce père spirituel possède un sacré bagage dont il n’aime pas se vanter. Il a été un des premiers au monde à organiser une dynamique constructive entre la médecine « classique » et les médecines dites « alternatives ». Dans ses mots, je ne perçois aucune autorité.

Il me réconcilie avec le père, propre et figuré, dans le sens de Père divin, de Ciel, d’autorité suprême.

Ma vision des hommes à ce moment-là se noie plutôt dans la colère, mes expériences de violence conjugale n’y étant pas pour rien. Tout ce qui touche de près ou de loin à la notion de père me met donc dans un état difficile à contenir. Il suffit de regarder le monde pour comprendre les effets de la domination d’un sexe sur l’autre. Tout extrême entraîne la décadence d’un système. Il faut de tout pour faire un monde.

Comment ne pas être en colère quand on voit comment les hommes traitent les femmes dans trop d’endroits du globe ?

Heureusement, j’apprendrai petit à petit à pardonner, grâce à ma rencontre avec le professeur Amrani Joutey, qui, par sa bienveillance, sa spiritualité gorgée de science et son discours m’initiera peu à peu à une nouvelle vision de la vie. Une vision révolutionnaire qui traversera mon existence pendant quinze ans, le temps de l’intégrer dans mes cellules et ma conscience.

À ce moment-là, je stagne dans ma vie d’Occidentale tournée vers la matérialité, la réussite. J’essaie de rentrer dans le moule puisqu’il faut bien payer les factures. Je continue de travailler dans la culture, au service d’une galerie virtuelle d’art contemporain, créant des partenariats entre la galerie et des lieux culturels comme la Villette, les Bains numériques d’Enghien, le musée Pompidou, etc. Mais comme chaque fois, je me sens confrontée à une douleur profonde, un sentiment de vide, que je masque comme je peux.

Je fais semblant d’aimer cette vie agitée, teintée de culture, de sorties et d’interrogations.

J’ai besoin d’avoir un guide, un premier de cordée qui a déjà grimpé la montagne pour m’éviter de tomber dans les nombreux pièges qui jalonnent la route spirituelle. Je sais qu’il y a des charlatans. Alors je veux qu’on m’explique les choses sous l’angle de la science mélangée à la spiritualité. J’aime l’idée de mélanger les deux, car c’est ainsi que le monde tourne, entre visible et invisible, conscient et inconscient, jour et nuit. La dualité a besoin d’être explorée avant de retrouver l’unité.

J’en ai marre de courir plusieurs lièvres. Stop à la boulimie. Je retrouve le professeur Amrani Joutey et, cette fois, je décide d’y consacrer plus de temps et d’arrêter de « consommer » du stage à tour de bras.

Il envisage la santé sous un angle novateur, inédit, incroyable.

Je peux me confier pour la première fois à un homme qui me considère pleinement. Qui me regarde non pas comme un être dénué de connaissance, mais comme quelqu’un qui est encore dans l’ignorance de son potentiel.

Et du coup, je lui raconte mes différentes expériences, dont mes premiers « lavages » et bains purificateurs à New York… 

Il m’explique que j’ai un grand cœur et qu’il faut me protéger.

Il me parle des hommes que j’ai connus qui, dans l’union sexuelle, m’ont pris toute mon énergie, m’ont usée.

Son explication me montre en effet qu’il est essentiel de choisir un partenaire sain, car celui-ci décharge son énergie dans la femme. Celle-ci devient comme une coupe sacrée.

Alors que, jusque-là, j’ai choisi mes partenaires sans aucune conscience que notre sexualité puisse causer du tort à mon corps énergétique et physique. Le professeur me pousse à découvrir cette grande force spirituelle qui m’habite et dont je n’ai pas conscience.

Mais dès qu’il parle de dévotion, j’ai envie de fuir : j’ai besoin de comprendre, pas d’être en dévotion. Mon côté cartésien reste puissant. Et les jugements sont une des caractéristiques du mental.

J’ai beau essayer la pensée positive, cela ne marche pas. Le professeur m’explique que s’il y a la volonté de créer des pensées positives, cela sous-tend qu’il y a une pensée négative qui attend sa place, en relativité à cette pensée positive, et qui surgit dès que la faiblesse gagne.

Ce que tu redoutes… arrive.

Pour lui, et au vu de mon mental très fort, il n’y a que la méditation qui peut m’ouvrir des espaces de conscience propices à l’élévation et au bien-être.

Ce qui est fascinant, c’est mon attirance pour tout ce qui a trait à la santé et au bien-être sans savoir que, prochainement, j’aurai besoin de cette connaissance pour dépasser la maladie.

La lecture d’âme ne m’a pas influencée, j’étais déjà attirée par ces domaines depuis des années à travers mes lectures et les conférences. Maintenant, j’entre dans le cœur du sujet, comme si je ne faisais que redécouvrir quelque chose que je connaissais déjà. Grâce aux vies antérieures, sûrement…

À ce moment-là, je ne suis pas malade. J’ai juste envie d’explorer ma conscience comme une nouvelle aventure à laquelle j’ai décidé de participer pleinement. Un terrain inconnu. Un espace dont je suis la seule aventurière, à l’intérieur de mon univers mental. Je comprends la nécessité du travail intérieur pour évoluer, traverser mes démons et accéder peu à peu au bonheur par ce nettoyage mental, physique et spirituel.

Je touche du doigt quelque chose de puissant et au-delà du raisonnement.

Je ne comprends pas tout intellectuellement, mais cela me fascine. Sûrement mon côté rebelle. Je vois des personnes témoigner de guérison de maladies graves, j’entends des théories déstabilisantes pour un esprit cartésien. 

J’apprends que le corps, c’est de l’espace, que la pensée a pris l’habitude de condenser la matière. Et que lorsque je pense, je souffre. La nature de ma pensée doit changer… Quelle drôle d’idée, pour moi qui suis habituée à penser !

« L’Âme est une agitation. La sérénité, c’est l’Esprit. Les âmes sont les réceptacles universels de l’Esprit. L’âme s’incarne parce qu’elle n’est pas apaisée. »

PR AMRANI JOUTEY

Le professeur parle de ce fameux mental qui m’obsède chaque jour, cette partie de notre conscience qui souhaite nous laisser dans notre nature animale alors qu’une autre nous entraîne dans notre partie divine.

Il n’y a que la méditation pour sortir du « je pense donc je suis », pour aller vers une vie plus libre avec la formule « je médite donc je suis ».

Nous ne sommes plus conscients que nous ne pensons plus par nous-mêmes, selon lui. Nous ne savons pas que tout est information et que notre corps a besoin d’elle pour fonctionner.

L’analyse mentale aggrave la souffrance.

Depuis quinze ans, le professeur Amrani Joutey participe à guérir ma vision de l’homme guerrier pour voir qu’il existe des êtres humains dénués de cette violence, ayant accompli un chemin intérieur qui leur permet d’être autrement.

Grâce à notre rencontre, je fais le voyage au cœur de ma conscience pour transformer mon masculin. Nous pratiquons des méditations alternées avec des concepts de médecine quantique.

Je découvre ces énergies impalpables, mais bien présentes : le Prana et le Chi. Un jour, après douze heures passées entre méditations, chants et discussions, je suis comme droguée, mais naturellement. J’explose de vitalité. Je peux faire une nuit blanche sans aucune trace de fatigue. Un état de paix.

Depuis notre rencontre, la méditation est entrée dans ma vie, d’abord par petites doses (parce que la procrastination reste encore un moyen inconscient de sabotage), puis régulièrement. Aujourd’hui, c’est une nourriture dont je ne peux me passer. Le matin, pour recevoir l’information nécessaire à ma journée et le soir, pour évacuer le trop-plein de la journée. Cela tombe bien, car je commençais à en avoir marre de vouloir tout comprendre. Ma tête était remplie de nouvelles données que je n’arrivais plus à stocker.

J’avais besoin de vacances cérébrales.