L’étoile insurgée

Née dans la fournaise, en un été ardent,
Aux Minguettes, cité où naissent les battants,
Perchée dans les arbres, loin du sol trop rugueux,
Sylvie chantait le ciel, les couleurs dans les yeux.

Petite fille libre, artiste sans frontière,
Déjà l’âme ailleurs, jamais vraiment sur terre,
Elle fuyait les ombres, les mots trop blessants,
Trouvait dans les bals l’écho d’un cœur dansant.

Dans une voiture, à Capbreton, le vent
Berçait ses rêves fous de sel et de vivant.
Avec les surfeurs, les vagues en cadence,
Elle goûtait déjà à l’aube d’une danse.

Fille de rugby, témoin de corps en guerre,
Elle voyait l’homme fort, souvent autoritaire.
Confondre la puissance avec la dureté,
Un mythe à renverser, un monde à recréer.

À vingt et un ans, enceinte et triomphante,
Elle peignait sa vie, immense, éclatante.
Une fresque, un combat, un corps tout arrondi,
Et la mention d’honneur pour l’élan de la vie.

Puis la photo surgit, entre ombre et lumière,
Les bains argentiques, ses premières prières.
À travers l’objectif, elle traquait le vrai,
La femme dans sa force, sa grâce et ses attraits.

La mort de son frère fut ce choc sidéral,
Le funérarium, l’instant existential.
Dès lors, elle jura d’honorer chaque instant,
De lutter, de créer, d’aimer follement.

Son corps de fillette, volé par l’adulte,
Lui laissa des silences, des plaies trop abruptes.
Mais de cette douleur, elle fit un flambeau,
Pour que nulle ne vive ce destin trop fardeau.

Photographe, sorcière, résistante en lumière,
Elle capte la beauté, la douleur solidaire.
Accompagne les femmes à renaître en miroir,
À se voir reines, fières, debout dans leur pouvoir.

Marianne, elle la rêve plurielle et sincère,
Pas lisse, ni docile, ni jeunesse éphémère.
Elle veut une icône à l’image de nous,
Des femmes d’aujourd’hui, puissantes jusqu’au bout.

Sororité sacrée, projet d’humanité,
Elle peint une France d’amour et d’équité.
Où les droits sont partagés, les regards fraternels,
Où l’on célèbre enfin les femmes essentielles.

Car Sylvie, c’est cela : l’ardeur d’un combat,
L’art comme cri du cœur, et la foi dans l’éclat.
Une vie pour deux vies, un chant pour les blessées,
Une étoile insurgée, une âme à embrasser.

©EstElle Penain 2025

Merci Sandy Heribert pour la présentation de mon portrait en ouverture du showcase. Merci Jodie Coste pour l’accompagnement à la guitare et ta belle performance. Merci Sylvie Castioni pour ton travail de mise en lumière des femmes et pour cette exposition Marianne. Merci à toutes les artistes venus partager la scène et poser en photo pour la cause des Femmes et la Fondation des Femmes. Une belle soirée pour une cause essentielle. 

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