Après quelques mois de chômage, je rêve de vivre autre chose qu’un quotidien ennuyeux métro-boulot-dodo. Sauf qu’il faut bien payer ses factures. Le seul boulot vraiment excitant que je trouve est au magazine Nova (lié à Radio Nova). Un des rares contrats longue durée de ma vie.

Pour une fois, je me sens comme un poisson dans l’eau. Je côtoie de nombreux artistes proposant une vision décalée et originale de la culture.

Je suis touchée par mon passage dans cette entreprise pas comme les autres. Ici souffle un vent de liberté qui plaît à ma nature rebelle. Le côté underground, défricheur, pionnier, libertaire, grande gueule… Rock’n’roll, en somme… J’aime ça. Je vois fleurir des talents comme Jamel Debbouze, Ariel Wizman, Édouard Baer, Omar et Fred pour ne citer qu’eux.

J’écris quelques papiers, mais je n’ai pas le droit de les signer. Parce que je n’ai pas la carte de journaliste. Ah bon ?

Pourtant j’ai des choses à dire. Mais personne ne m’écoute vraiment, j’ai l’impression d’être invisible. Et mon talent créatif ? On s’en fout ! Reste à ta place ! Je ne suis que l’assistante de rédaction du magazine de Jean-François Bizot.

Quelle expérience de travailler près d’un tel personnage. Mais, même si son parcours me fascine, je reste dubitative sur les possibilités d’évolution en tant que femme dans ce sérail. Bien vite, je déchante. Moi qui croyais qu’à Nova, on était novateur. Apparemment, pas avec moi.