L’endométriose m’a obligée à considérer ma place de femme, m’a réveillée, m’a fait subir un électrochoc pour me rappeler à ma véritable nature, m’a fait réfléchir et enfin oser prendre ma place, elle m’a obligée à entendre les incohérences de ma vie, les résistances à être qui je suis au-delà des injonctions qui ne m’appartiennent pas, à dépasser mes blocages, à devenir Femme, à aimer mon corps, la femme que je suis, pas celle qu’on me propose dans les médias, celle qui fait que l’on ne peut que se détester à voir les mannequins « photoshopés », les femmes plus belles que jamais qui ne correspondent qu’à une minorité sur cette planète.
J’apprends à aimer mon utérus et mon ventre en entendant les cris de mes chairs ignorées de cette merveil- leuse machine intelligente. J’ai arrêté de boire de l’alcool, pas de cigarette ni drogue. Tout cela appartient au passé. Je préfère me cajoler plutôt que de fuir dans des paradis artificiels.
À ce jour, on ne sait pas guérir l’endométriose. On sait juste soulager les symptômes. La pilule, qui met le cycle en repos, diminue les douleurs, puisque les lunes rouges sont très faibles. La chirurgie enlève les foyers infestés, les lésions. Chaque cas étant unique, chaque femme voit ce qui lui convient. À un certain stade, la chirurgie fait des miracles. Mais il se peut aussi que la maladie revienne, dans certains cas, malgré les foyers supprimés. Le traitement médical conventionnel dépend de l’avancement de la maladie. Je m’abstiendrai donc ici de faire des généralités. Il y a cependant quelques pistes proposées, comme la prise de médicament pour stopper le cycle hormonal, contrôler le flux sanguin et diminuer la douleur, permettant aux implants de diminuer et parfois de guérir. Il y a la pilule, les hormones de substitution, la possibilité d’une hystérectomie s’il s’agit d’une endométriose invalidante et si le désir d’enfant n’est pas là, la progestérone bio-identique (je n’ai pas testé) qui, paraît-il, peut avoir du succès sur certaines patientes, des nutriments comme la vitamine E, K, B, C, huile d’onagre, fer, zinc, calcium, magnésium, multivitamines et minéraux, des plantes médicinales comme l’ortie riche en fer, la luzerne, l’orge, l’ail, jeûner pendant les lunes rouges permet de diminuer les syndromes prémenstruels, des bouillottes chauffantes pour le ventre et d’autres choses dont je ne soupçonne peut-être même pas l’existence pendant que j’écris ces lignes…