EN QUETE DE SOI - Episode #37
Le non effort
Essence de la complétude Union du Profane et du Sacré, De l’Humain et du Divin, De la Matière et de l’Esprit, De la Terre et du Ciel, Du Féminin Masculin intérieurs…
Aujourd’hui, pouvoir rêver librement me procure cette joie enfantine que j’ai si souvent mise au placard. Quarante ans plus tard, je ressens des émotions enfouies de l’enfance. Du bonheur à l’état pur. De la simplicité.
À cet instant de ma vie, rien ne me fait plus de bien que la solitude. Le repos. Et un bain chaud. Flotter. Me sentir légère. Pour aider le corps à purifier la fin de ce cycle.
La rivière rouge doit s’écouler librement. J’ai pris deux anti-inflammatoires pour éviter la douleur récurrente. J’espère qu’un jour je n’aurais plus recours à ces pansements chimiques !
Souffrir doit cesser. Il doit bien y avoir un moyen de ne plus avoir mal. Flotter. M’immerger dans l’eau, le seul élément qui me soulage. Plongée dans la douceur. Encore elle. La volupté plutôt que la lutte.
En fermant les yeux, en méditant, je me mets à l’écoute de l’univers. Dans le silence, les informations arrivent à mon cortex comme récepteur de la magie de la vie qui nous entoure.
Puis il me suffit de poser mes doigts sur le clavier pour incarner les cadeaux que je reçois. Voilà comment se passe mon initiation actuelle. Comme l’impression de recevoir en direct ce qui est juste pour moi.
Je sais que je suis prête à honorer enfin le Féminin sacré. J’entends les pulsations de mon cœur vibrer dans tout mon corps. Chaque cellule semble être connectée à l’autre dans une danse, se comportant comme un univers.
Chaque cellule a sa fonction nécessaire et sans l’une d’elles, le corps ne serait pas le même. Eh bien moi aussi, je suis une cellule de l’univers, et sans moi, rien ne serait pareil. J’ai mon utilité, ma place et je la prends.
Notre lumière et notre ombre sont comme les facettes d’une même pièce. Une monnaie d’échange à notre complétude. Accepter l’infini…
Les couleurs des sept chakras dansent devant mes yeux. Chacune d’elles me montre un chemin.
Rouge. La voie chamanique pour me réconcilier avec la Terre.
Orange. La voie tantrique pour l’engagement sacré.
Jaune. Le mariage intérieur et le couple.
Vert. La voix du cœur pour un amour nourricier.
Bleu clair. La voie de la prière et de la méditation pour entendre la guidance et la Présence.
Bleu indigo. La voie de la connaissance pour ouvrir ma conscience.
Violet. La voie de l’extase pour le passage entre les mondes visibles et invisibles.
Blanc. La voie mystique, celle des artistes et des amoureux pour l’expression de l’âme et de son essence.
Les reconnaître et vivre chacune de ces voies semble être mon chemin, celui qui m’appelle. J’ai toujours pensé que je devais devenir spirituelle pour atteindre l’éveil.
Mais si j’avais déjà tout en moi ? Et si j’étais sur cette planète pour faire l’expérience de la vie matérielle ? Et si je ne faisais que me souvenir de qui je suis à travers les expériences? Et si mes visions de vies antérieures n’étaient là que pour me rappeler au doux souvenir de l’âme qui m’habite et qui connaît tant de choses ? Et si mon mental ego avait juste envie de me protéger ? Et si j’ac- ceptais simplement la totalité de ce qui est ? Et si je me laissais guider sans résistance ? Et si je m’abandonnais dans les bras de la vie, de l’inconnu et de mon homme ? Et si la voie spirituelle servait à rencontrer la flamme créatrice qui m’habite ?
Je n’ai plus envie de marcher dans les chaussures d’un autre, aussi magnifique que peut être un maître. Comme un bâton de pèlerin, ces guides m’ont montré la voie par leur propre lumière. À moi de suivre maintenant mon chemin sans bâton de pèlerin ni béquille. Je n’ai plus besoin de « papas » pour être légitime, avoir une valeur et une place…
Et puis, à trop me consacrer à la rêverie, à la quête mystique, j’en oublie ma propre créativité. Et c’est dans cette créativité que je rencontre ma véritable nature, celle de la femme sauvage longtemps méprisée.
Je ne veux plus être coupée de ma source. La stérilisation de mes instincts, de ma source créative a assez duré. J’ai maintenant assez d’amour en moi pour honorer ce féminin abusé, rejeté, nié, ignoré jusque-là…
Ras-le-bol de me centrer sur mes faiblesses et de me sentir coupable. Je ne veux plus me sentir lessivée, effrayée, pétrifiée de honte, sacrifiant ma vie créative aux autres. Ras-le-bol de tout intellectualiser pour me rassurer! Il y a tant de beauté en nous, tant de forces psychiques quand elles sont entendues !
Aujourd’hui, je n’ai plus besoin de monter l’Everest, de faire des exploits, d’être bardée de diplômes, d’être une wonder woman.
Je suis une louve, pleine de force, de puissance, prête à défendre mon territoire, à rester en lien avec la nature, avec ses cycles et les miens en harmonie, avec la Lune et le Soleil. J’ai retrouvé la femme sauvage qui habite en moi depuis toujours, la part féminine, l’instinct. Je peux l’entendre hurler au fond de mes entrailles quand l’intellect prend trop de place. Toute cette force masculine qui m’habite permet à cette puissance féminine d’exister en la poussant à prendre sa place dans l’action à travers la créativité.
Jusque-là, cette force féminine était étouffée. Comme moi…
Je ne veux plus m’identifier selon deux pôles opposés, je veux les unir, je veux qu’ils dansent ensemble, qu’ils s’apprivoisent, qu’ils s’aiment car l’un ne peut exister sans l’autre.
Je me souviens du message du Christ affirmant que tout être humain était fait à l’image de Dieu. Quel message révolutionnaire pour l’époque ! Cette union de la divinité avec l’humanité a causé sa mort.
Aujourd’hui, je ne sais pas si je fais le chemin christique. Toujours est-il que je ressens l’appel de vivre dans cette forme d’acceptation d’un divin à la double nature, masculine et féminine. Comme nous. Et que seule l’acceptation totale de cette union rendrait possible le passage de la dualité vers la complémentarité. De l’oppression vers la communion. De la peur vers l’amour.
Homme/Femme/Enfant, Masculin/Féminin/Complémentarité, Ciel/Terre/Christ, Matière/Spirituel/Divin…