EN QUETE DE SOI - Episode #33

Les 13 Mères - Enseignement amérindien

Comme un serpent, je me défais de mes vieilles peaux pour devenir autre. Ou comme la chenille, je quitte peu à peu la chrysalide. Le papillon va devoir encore attendre un peu mais je sens pointer les ailes. Bientôt. Bientôt. Patience.

Maintenant, je peux renaître à ma véritable nature. Je suis prête. Petit à petit, je réalise que je suis sur un chemin où la connaissance n’appartient pas à quelques-uns. Elle est disponible partout, pour tous. Il suffit de s’y pencher et de cueillir l’invisible. Par la méditation, je peux recevoir cette connaissance innée. Par l’écoute, accueillir l’autre dans sa différence

Le temps passe. Entre la maladie que j’accepte mieux depuis que je la regarde avec amour, douceur et écoute, les cercles de femmes, l’écriture et les sens assouvis dans mon couple, je me sens rajeunir.

J’ai mis du temps à accepter de travailler à la maison. Parce qu’il a fallu dépasser la croyance. Maison = pas de travail = pas d’argent = déprime = dépendance. Or, donner vie devient mon travail à plein temps. Gaël me pousse à créer, surtout lorsque mon mental refait surface, avec ses peurs. Parce qu’il lit et voit tout mon travail artistique, parce qu’il est le témoin direct de cette renaissance, parce qu’il voit le public conquis lors de mes représentations alors que moi, souvent, je ne vois que le verre à moitié vide, parce qu’il est persuadé que c’est ma route et que j’aurai mon heure. Il est vrai que depuis quelque temps, la créativité bat son plein. Romans, nouvelles, chansons, poésies, peintures coulent de mes mains. J’accouche de moi-même…

Après mon expérience au sein des cercles de femmes, ces sortes de « tentes rouges » où la parole se libère, ma rencontre avec les travaux de Jamie Sams et son ouvrage Les Treize Mères originelles me conforte encore plus dans cette voie de l’entraide au féminin, avec le souhait d’y ajouter la dimension spirituelle que je n’ai pas toujours perçue, uniquement dans le dialogue.

Avec les darshans d’Amma, cette prêtresse spirituelle indienne, considérée comme un avatar du Divin incarné dans cette femme, j’ai senti l’appel de la Mère, la Déesse Mère longtemps ignorée. Quand Amma vient à Paris, je vais parfois me blottir au creux de son darshan. Et je la regarde en lien direct avec la Source. Comment est-ce possible de tenir tant de gens dans ses bras, à travers le monde entier ? Parce qu’elle EST en lien direct avec la Source de TOUT.

Amma incarne ce qui me fascine. Comme Jésus-Christ et tant d’autres, elle et le Père (divin) ne font qu’UN. Voilà donc mon but maintenant : atteindre l’éveil pour être UNE avec le divin et la matière, la spiritualité et la matière, l’intérieur et l’extérieur, le féminin et le masculin, la Mère et le Père. Il n’y a rien à opposer ou combattre. Tout est juste et à sa place.

Mon expérience la plus récente sur la route de la guérison de la profonde féminité avec des femmes, s’est achevée en mars 2018 à Paris auprès d’Isabelle Turpin, naturopathe femme médecin porteuse d’un enseignement amérindien appelé « les 13 Gardiennes ».

Chaque mois, pendant une année, nous nous retrouvons entre femmes. Un nouveau lieu de bienveillance où la parole de chaque gardienne nous a fait réaliser notre chemin vers ce féminin profond de toute beauté.

J’aime la figure du cercle, du rond qui enlève toute hiérarchie. Tout le monde a sa place dans le processus de donner et recevoir. Je ressens une profondeur teintée de chamanisme à travers l’animation d’Isabelle. La créativité est proposée dans ce cercle. Nous découvrons le bouclier et le bol médecine, la ceinture des lunes… Autant d’outils de cette tradition portée par des femmes amérindiennes sur le féminin sacré depuis des millénaires.

Je n’apprends rien que je ne sache déjà, mais la magie opère parce que grâce à chacune de ces femmes et à l’énergie portée par Isabelle, je me reconnecte à ma sagesse profonde, à ma connaissance intuitive, à ma véritable nature de femme et, surtout, cette connaissance est honorée, entendue.

Je prends conscience de ma puissance sans entrer dans le jeu de l’ego. Le sentier de la beauté s’ouvre à moi. Les mots sont posés à chaque gardienne pour mieux les intégrer.

Du mental avec la lecture des gardiennes, au cœur de mon âme avec la sororité du groupe, je réintègre les fragments de mon âme dispersés depuis ma naissance.

Je vois chaque pièce du puzzle se manifester. Comme si toutes mes expériences précédentes venaient s’incarner une à une. Chaque passage de gardienne incarne un passage de ma vie, de ma naissance à aujourd’hui. Chaque enseignement reçu panse un coin de mon âme pour laquelle j’avais travaillé en initiations précédentes.

De la première gardienne à la treizième, je vois ma joie grandir. C’est très fort. Le puzzle s’inscrit en moi. Les pièces sont remises à leur juste place.

Chacune de mes sœurs délivre une partie de moi à travers leur partage d’expérience. Nous ne sommes qu’une, traversant ce que nous devons traverser. Et l’individualité de l’une nourrit celle de l’autre. Je sais que nous avons connu cela dans d’autres vies. Que nous étions ces femmes solidaires, prêtes à nous soutenir. Que ceci nous montre la voie à suivre.

L’isolement nous a coupées de notre sororité. Par ce merveilleux partage, je retrouve ma profonde féminité. Et j’ai bien l’intention d’en prendre soin et de continuer à la partager. Ces 13 Gardiennes sont l’aboutissement de ce chemin de guérison du masculin guerrier et du féminin meurtri. Quelques années après, les gardiennes me soufflent d’écrire un conte fantastique pour partager le fruit de mon exploration à leurs côtés. La prophétie des 13 Mères est en route…