Détachée du mental, la peinture m’appelle. Je prends un pinceau. Je n’ai jamais pris un cours de peinture. Pourquoi cette nouvelle attirance ? Encore l’inconnu qui vient frapper à ma porte. Accep- ter. Et là, les courbes de mon pinceau sur la toile semblent danser sans résistance. Un plaisir et une paix caractérisent cet instant. Et si l’art était ma plus belle thérapie ?
L’art soigne au même titre que la thérapie qui accompagne la personne à trouver sa propre guérison. Mais l’art s’adresse directement à l’âme et là, on ne peut pas tricher… On ne peut pas se masquer derrière le voile du mental.
On peut toujours intellectualiser une œuvre d’art mais au fond, il n’y a rien à comprendre. Juste à ressentir une toile ou une chanson, laisser aller le mental submergé par l’âme, à travers le cœur. On est touché ou pas mais on ne peut rester insensible. D’ailleurs, s’il y a autant de personnes touchées par l’art, c’est parce qu’elles cherchent peut-être à nourrir leur âme. Devant une œuvre d’art, une parenthèse enchantée s’ouvre. Et ce n’est pas rien dans ce monde noyé de devoirs, d’obligations en tout genre.
L’art permet de s’évader ou de se confronter à la réalité de manière douce même si le sujet est compliqué. Il interroge, il propose, il soumet, il apporte une vision…
Finalement, en Occident, on dirait qu’il n’y a qu’à travers l’art que la spiritualité peut vraiment s’exprimer sans peur. Sans dogme. En toute liberté.
Cela fait maintenant deux ans que je n’éprouve plus le besoin de « travailler » autant sur moi. La créativité m’offre de l’espace pour poser à plat ce long chemin avec l’espoir et l’envie de partage qui grandit, à travers un spectacle, un livre, des chansons, des peintures. Parce que l’artiste a vocation à interroger le monde dans lequel il vit, non par le prisme de l’intellect, mais par le cœur. L’artiste peut faire passer des messages, comme un acte politique culturel…