#2 – La cérémonie a lieu autour d’un grand chêne, arbre maître autour duquel tout vibre. Avec le travail énergétique et les années, nous pouvons ressentir cette vie et cette beauté tout autour de nous. Les arbres vibrent à un certain niveau, et le chêne émet une telle énergie qu’il est capable de balayer tout ce qui ne va pas dans notre organisme et de le rééquilibrer. C’est un arbre guérisseur de grande puissance, une sorte de magnétiseur des forêts et un parfait relais entre le ciel et la terre. Le chaman se dirige vers plusieurs arbres pour préparer l’initiation. Le frêne est un arbre qui libère les sentiments et purifie les pensées. L’arbre spirituel par excellence. Il incarne l’ordre divin par la parfaite circulation de ses fluides. Et le bouleau n’aime pas être seul. C’est un arbre protecteur réputé capable de chasser par sa seule présence tout ce qui n’est pas bon dans l’endroit où il vit.
La nature enseigne à qui veut bien lui laisser la place qu’elle mérite. Elle n’aurait jamais dû quitter nos vies, mais l’explosion des cités urbaines a déconnecté l’humain de sa véritable essence, celle d’être un élément non séparé de la nature. Or, la plupart de nos névroses ont trouvé leur foyer dans cette déconnexion.
Il est donc temps que nous vivions cette expérience d’unité avec qui nous sommes : la nature. Voilà ce que m’apprend l’initiation chamanique.
En place pour un rituel amérindien. J’ai confiance dans la vision sacrée de la nature des Indiens. Le chamane commence à effectuer une sorte de danse, à la manière des Indiens Sioux. De la sauge brûle dans un récipient, la fumée purifie le lieu. Il parle une langue inconnue. Je suis fascinée par sa danse, gracieuse, puissante et mystique. Il s’assoit, attrape son tambour et commence à fredonner un chant très doux dans cette même langue inconnue. Quelle magnifique mélodie ! Un baume pour le cœur. Attirée, j’entre maintenant dans le périmètre sacré. Mon corps se met à gesticuler sans aucun contrôle possible. Aucune peur, comme si mon inconscient guidait ce squelette ondulant de la base de la colonne vertébrale jusqu’en haut de la tête. La danse du serpent. Dans ce mouvement répétitif, la transe me gagne peu à peu. Une chaleur suivie d’un courant d’air froid enveloppe mon corps.
J’entends le mot « ARBRE ». Je suis devenue arbre. J’entendais leurs plaintes. Les arbres des villes devant autant d’indifférence de la part des citadins. Les arbres de la campagne devant la déforestation massive. Je ressentais tout l’impact écologique destructeur de l’humain sur la nature.
Nous sommes en train de couper la branche qui nous nourrit.
Je sentais leurs racines s’enfoncer dans le sol et leurs branches monter vers le ciel pour mieux nous protéger, nous donner ombre et oxygène quand nous, pauvres humains endormis, n’avons pas conscience de leur beauté et leur puissance.
Je fonds en larmes. Le désespoir m’envahit. Je pleure longtemps, comme une enfant… Il me faut un moment avant de retrouver mes esprits.